Article rédigé par Luciole Rabiller, stagiaire en Master 2 de géographie dans le cadre du projet COUDRIER
Dans le cadre du projet de recherche Co-construction d’Usages Durables et d’Infrastructures d’une Eau devenant Rare (COUDRIER) un stage de 6 mois co-encadré par la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne et l’INRAE de Dijon (UMR CEASER) est réalisé. Il vise à compléter l’étude de la gestion de l’eau en contexte de changement climatique sur le territoire du Grand Site de France Bibracte-Morvan des Sommets par une étude des usages agricoles de l’eau.
Sur ce territoire s’ancrent des usages historiques sur l’eau à des fins domestiques, agricoles et industrielles et bien qu’aujourd’hui, ces pratiques soient peu visibles, les savoirs situés ont continué à se transmettre oralement. Les éléveur.euses de ce territoire ont ainsi hérité d’une partie de ces savoirs permettant d’entretenir ce que l’on nomme « la petite hydraulique agricole ».
Les pratiques agricoles actuelles regroupent donc un ensemble de savoirs hérités, issues d’expériences et d’observations et des apprentissages visant à optimiser l’eau sur une parcelle tant pour l’abreuvement que pour la qualité de la ressource fourragère. Depuis plusieurs années les impacts du changement climatique et notamment des périodes de sécheresses répétées viennent perturber ces pratiques.
D’autre part, la prise de conscience des enjeux écologique ont suscité l’adoption de lois sur l’eau permettant de mieux préserver les hydro-écosystèmes (notamment la restauration de continuités écologiques et de zones humides).
Dans ce contexte climatique et socio-institutionnel en transition, le stage vise à documenter comment les éléveur.euses vivent cette situation. Il s’intéresse à la place des savoirs situés dans la gestion de la petite hydraulique agricole et des conséquences induites sur le métier dans ce nouveau contexte.