Restitution du diagnostic agraire : un temps d’échange important avec des éleveurs et éleveuses du Grand Site de France Bibracte – Morvan des Sommets

Par Noé Girard, ingénieur d’études AgroParisTech pour le PEI SADAPTER

Restitution du 8 septembre ©️ Bibracte / Sophie Mobillion

Le 8 septembre 2025, à l’auditorium du musée de Bibracte, Agathe Benoît-Cattin et Valentine Gressier ont restitué les résultats préliminaires du diagnostic agraire qu’elles ont réalisé depuis six mois dans le cadre de leur stage de fin d’étude à Agroparisech. La méthodologie du diagnostic agraire, telle qu’elle est enseignée par l’UFR d’Agriculture comparée d’Agroparistech, permet de décrire et d’expliquer le développement agricole d’une petite région. 

Ainsi, devant un auditoire d’une quinzaine d’éleveurs et d’éleveuses, auxquels s’ajoutaient quelques techniciens et chercheurs de différentes institutions (PNR du Morvan, Institut Agro Dijon, …), les deux stagiaires ont présenté un exposé en trois parties. 

La première partie portait sur l’analyse des paysages: pour comprendre l’agriculture d’une région, il est indispensable de décrire ce que le milieu biophysique a à offrir. Cela passe par la description de toposéquences caractéristiques des différentes unités paysagères de la zone d’étude. En synthèse, elles ont rappelé les contraintes inhérentes au Morvan : acidité, humidité, température et ensoleillement peu favorable à la culture de céréales; tout en rappelant que de la topographie irrégulière de cette zone de moyenne montagne, résulte une hétérogénéité de pédoclimats qui peut être mise à profit par les éleveurs.

Dans un deuxième temps, les deux étudiantes ont retracé l’histoire du développement agricole de leur région d’étude. Elles ont montré que derrière les processus de spécialisation et d’agrandissement bien connus se cachent des mécanismes plus complexes: d’abord déterminée par les modes de faire valoir (direct, fermage, métayage…) la différenciation des anciennes exploitations de polyculture-polyélevage a été largement influencée par les orientations donnée par la politique agricole commune. De manière générale, l’évolution et la différenciation des systèmes de production à travers l’histoire s’explique en grande partie par les différences d’accès aux facteurs de productions que sont la terre, le capital et le travail. 

Enfin, cette restitution a été l’occasion de présenter quelques résultats technico-économiques préliminaires. Agathe et Valentine ont animé avec brio des débats complexes : bien-fondé des incitations à l’engraissement, contradictions des politiques européennes (entre pacte vert et accords de libre échange), conséquences de l’augmentation des prix, cessibilité des exploitations… Autant de sujets délicats mais importants qui ont pu être abordés dans des discussions raisonnées et constructives. 

L’équipe de SADAPTER est très satisfaite de cette restitution préliminaire et compte renouveler de tels moments d’échange avec les éleveurs et éleveuses du GSF, premiers concernés par le projet. 

©️Bibracte / Sophie Mobillion